Addresse
58 bis, avenue de Verdun
78290 Croissy sur Seine
Horaires de l'atelier
Du Mardi au Samedi
de 10h à 20h
le Dimance sur rendez_vous
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Fabrice n’aime pas les Porsche comme vous et moi. D’ailleurs, il n’en possède pas. C’est qu’il a su conserver sur elles l’œil de l’enfant et les façonne à la main avec sa patte de graphiste professionnel. Ne cherchez pas ailleurs, ce qu’il fait aujourd’hui sous cette forme est unique.
Quand vous dit qu’on aime les passionnés, chez Ferdinand, les « purs », en voici un, de la toute bonne veine. Ce qu’il y a avec Fabrice, c’est qu’il est du genre assidu. À force d’une ténacité rare à se rompre les os — comprendre trois radius de trop —, il se voit proposer à quinze ans un contrat de skateur semi-professionnel. Que faire à la fin des années 80, quand on se fait 800 francs par mois sur une planche à roulettes et qu’on n’en va plus à l’école ? Comme ses parents l’enjoignent à l’apprentissage d’un métier, il s’oriente vers la coiffure, jusqu’à ce que l’âge adulte ou des fréquentations bien inspirées le poussent dans sa véritable voie. Si la liberté n’est pas de filer avec le vent, elle pourrait bien se trouver dans la légèreté de la plume. Outre son besoin d’indépendance, sa seule vraie stabilité réside dans son envie de dessiner et il a toujours un crayon en main. Sa fascination va aux arts et à l’ingénierie, aux machines, encore plus quand elles ont des silhouettes racées. Enfant déjà, il était surnommé « Fabrice Ferrari » dessinant des voitures, puis des personnages de BD, de Gotlib en particulier, enfin des affiches et illustrations institutionnelles. Du graphisme, il apprend donc la photogravure, d’abord comme préparateur scannériste, puis celui de coloriste transfériste et la sérigraphie. Il repasse ensuite un bac pro de graphiste maquettiste qui lui permet de devenir artiste décorateur peintre en lettres dans une société d’enseignes de vitrines pendant quatre ans. Des enseignes aux anciennes, il n’y a qu’un pas ! Devenu finalement chef décorateur dans l’audiovisuel, il sera amené à réaliser des décors comme celui du clip « Art de rue/Fonky Family » de Sure Thing de Saint-Germain, ou de quelques longs métrages ou de théâtre. Mais si ses activités ne lui permettent pas l’accès au saint Graal automobile, il se tourne toujours d’une rencontre d’une première série de clichés et puis finalement d’une esquisse au crayon et au feutre qui conditionne l’ambiance générale et le rendu. Notez, en coin, les essais de couleur.
Tout part toujours d’une rencontre, d’une première série de clichés et puis finalement d’une esquisse au crayon et au feutre qui conditionne l’ambiance générale et le rendu. Notez, en coin, les essais de couleur.
Remerciant toujours cette Targa 2.7 couleur chocolat amer code 408 avec sa queue de baleine en caoutchouc, ses intérieurs de jantes et ses bandes Carrera couleur ou garée rue du Docteur-Gazagnaire à Cannes, un été en claquettes courtes… En plus d’un souvenir indéfectible, il faudra encore insister d’une âme passionnée pour faire enfin aboutir le dessinateur professionnel de l’esthète automobile. D’une première 356 suivie d’une 901, Fabrice est contacté par un propriétaire qui lui commande de réaliser une 911T de 1969, une 914 de 1972 et une 964 de 1992. En perfectionnant sa technique chaque fois davantage : il vient de passer quarante heures sur le dessin d’un VW T2. Car oui sa production actuelle est unique en son genre, de par un double procédé qu’elle réunit en propre. Dans le processus de création, tout d’abord : l’exigence de ses pratiques est, avant la passion, le désir de créer plus que des images. Pour donner à sa composition ses orientations personnelles et choix stylistiques, il crée sa propre interprétation du dessin, au crayon et à l’encre. Puis il le scanne et, à l’aide d’un logiciel, il en trace tous les contours afin d’obtenir un dessin vectoriel, redimensionnable à l’infini. À partir de ce fichier, il découpe ensuite son pochoir à usage unique qu’il applique sur son format, un support composite choisi pour sa légèreté et sa légèreté. Le Dibond, qui évoque symboliquement l’origine noble des premières carrosseries de 356 en aluminium. Son travail se différencie donc des reproductions par impression par la fierté de travaux incorporés. Au travail sur le dessin et la retranscription avec un minimum de traits saute un savant équilibre entre les noirs et les blancs puis des heures de réglage de la machine à découper les pochoirs pour obtenir les fillets de la plus grande finesse possible. Et c’est raté si vous ne voyez pas la vaporisation de la peinture, il faut en effet retirer sélectivement après à tour les éléments du pochoir avec la plus grande minutie et recommencer, pour chaque nuance de couleurs… Si bien qu’un format s’applique au temps de chaque réalisation, il ne les compte pas toutes, loin s’en faut ! Si la réalisation est aussi fastidieuse, l’idée de faire des petites séries tient toujours dans celle de rendre précieux chacun des tirages. Jusqu’à en faire des modèles uniques, dont le propriétaire s’assure de l’exclusivité du dessin, qui ne sera plus reproduit sous cette forme, jusqu’à assortir encore l’encadrement en médium, disponible en trois finitions, peint par un carrossier dans un rapide coup de couleur du sujet, ou après le nuancier du véhicule. Du 100% cousu main. Venez vite le voir avant que l’appel des grandes séries ne le contraigne à plus de rationalité dans la réalisation et ne le convertisse au procédé sérigraphique. L’accueil qu’il a reçu au 4e Paris Porsche Festival pourrait bien précipiter les échanges, et tant mieux, tant il ne demande qu’à partager sa passion et à agrandir sa collection !